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Que joue Bolloré ? En remportant l’appel d’offre de la Mairie de Paris face à Veolia Transport et le groupement SNCF/RATP/Vinci, l’industriel breton semble faire un pari fou. Pour faire de l’aventure Autolib’ un succès, l’entreprise va devoir innover pour répondre aux nombreuses incertitudes technologiques, économiques et opérationnelles du projet d’auto-partage parisien.

Les premières autos en libre service sont attendues pour la rentrée 2011 dans la région parisienne. Or, Bolloré va devoir relever plusieurs défis. Il doit produire un premier lot de 250 voitures électriques d’ici septembre alors que les premières livraisons de sa Blue Car, annoncée depuis 2006, sont toujours attendues. L’entreprise va recruter 1000 personnes pour conseiller les utilisateurs. Et enfin, pour atteindre son seuil de rentabilité, l’industriel s’est fixé pour objectif d’atteindre 200 000 abonnés franciliens en proposant 3000 voitures en libre service. A savoir que les autres systèmes d’auto-partage fonctionnent avec un ratio proche de 1 voiture pour 10 abonnés.

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Alors, pourquoi le principal acteur de logistique en Afrique se lance-t-il dans ce marché émergent, dont on ne connaît avec certitude ni la solidité de la demande ni la capacité technologique et opérationnelle des acteurs en place ? Parce que Bolloré est également un acteur du stockage d’énergie, leader mondial des composants pour condensateurs ! Sa filliale Batscap exploite 2 usines en Bretagne et au Québec destinées à produire des batteries Lithium-métal-polymère (LMP) ou batteries “sèches”, une technologie inédite. Le groupe, sûr de sa technologie, a annoncé des performances records pour ses accumulateurs, notamment une autonomie de 250km contre 160km pour la plupart des autres véhicules électriques. Si certains analystes soulignent la difficulté de production et les incertitudes sur la fiabilité de cette technologie émergente, nul doute qu’Autolib’ sera un test grandeur nature pour ces batteries.

Le véritable but du pari de Bolloré semble donc de se construire une vitrine internationale pour sa technologie de batterie. Et pour cela, il est prêt à investir dans une aventure parisienne qui pourrait être structurellement déficitaire.

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