Pour que le réseau électrique fonctionne correctement et évite tout déséquilibre du système, il est impératif d’avoir à tout moment un équilibre entre la production d’électricité et la consommation. Cet équilibre est rendu d’autant plus difficile qu’un paramètre fondamental gouverne le réseau électrique : on ne sait pas stocker l’électricité à grande échelle, et il faut donc produire à tout instant exactement ce qui est consommé. C’est un enjeu de taille pour RTE, en charge de la sûreté de réseau de transport en France, qui a recourt à différents mécanismes afin de remplir cette mission.

Assurer l’équilibrage du système électrique sur ses différentes échelles de temps

Pour comprendre comment fonctionnent les différents mécanismes mis en place par RTE, il faut d’abord regarder comment se comporte la demande. En plus de l’évolution de très long terme (évolution tendancielle de la demande en France au cours des prochaines années), la demande connait des variations temporelles caractéristiques très différentes selon l’échelle à laquelle on se place. C’est d’ailleurs une des difficultés majeures à laquelle est confronté le système électrique, à savoir être dimensionné sur les pics de demande hivernaux, tout en étant capable de répondre aux variations infra-journalières.

Pour illustrer ces propos, le schéma ci-dessous permet de visualiser les différentes variations de la demande aux trois échelles de temps caractéristiques :


Tout comme la demande, la production peut également être soumise à des variations. Ces variations peuvent découler d’interruptions programmées (ex. maintenances de centrales) ou d’évolution de la production intermittente (éolien et solaire), mais aussi résulter d’évènements non anticipables comme par exemple la perte d’un groupe de production ou la défaillance d’un équipement de transport d’électricité. Dans ce cas, RTE doit être en mesure d’apporter une réponse appropriée et immédiate.

Sur le papier, l’équation paraît simple pour équilibrer le réseau : il faut soit jouer sur la production, afin qu’elle atteigne le niveau de demande du marché, soit jouer sur la demande, pour qu’elle s’abaisse au niveau de production disponible. C’est sur cette logique que sont construits les différents mécanismes de marché.

Cependant, l’objectif de ces mécanismes va au-delà de la simple nécessité d’équilibre « physique » du réseau. Pour RTE, l’enjeu est d’assurer la performance économique du système électrique, en envoyant via les mécanismes de marché les bons signaux aux différentes parties prenantes. Ce rôle de chef d’orchestre permet d’organiser tout l’écosystème d’acteurs participant à l’équilibre du réseau : producteurs, fournisseurs, exploitants de capacités, opérateurs d’effacement, GRD, consommateurs, etc.

Plusieurs mécanismes de marché au service de la performance du système électrique

Pour assurer l’équilibrer du réseau et sa performance économique, RTE a mis en place un panel de mécanismes de marché qui répondent à des logiques différentes mais complémentaires, sur des échelles de temps allant de l’année à la seconde :


Des règles de fonctionnement qui évoluent pour s’adapter à la transition énergétique

Les modalités et règles de fonctionnement des mécanismes de marché sont encadrées par un ensemble de textes au niveau européen et Français. Ils couvrent aussi bien les aspects techniques, tarifaires que les règles d’accès. Pour remplir les engagements européens en matière de transition énergétique, et notamment de développement des énergies renouvelables, plusieurs textes ont commencé à être élaborés. C’est dans ce contexte que la Commission européenne a lancé le paquet « Clean Energy for All Europeans », série de textes législatifs de révision du marché de l’électricité qui dessinent les bases des évolutions à venir.

Parmi les thématiques abordées, le volet sur les réseaux joue naturellement un rôle important. Avec un paysage énergétique où la part des énergies renouvelables devient de plus en plus importante, plusieurs règles vont évoluer pour faciliter leur intégration dans le mix énergétique et leur participation aux mécanismes de marché. C’est le cas notamment des services systèmes, pour qui les règles en vigueur pourraient évoluer afin d’accueillir plus facilement la participation des éoliennes.